Ibn 'Arabî

Des Cieux et du commencement de la Création

Traduit de l’arabe par Abdallah Penot

 

Je suis le fils de pères qui sont des esprits purifiés
Et de mères qui sont des âmes élémentaires ;
Entre corps et esprit, nous fûmes manifestés
Par suite d’une union toute d’étreintes et de jouissances.
Cette multitude de pères et de mères sont à Dieu
Ce que sont les instruments aux mains de l’artisan.

Ibn Arabi

 

Surnommé « le plus grand des Maîtres » (al-Shaykh al-akbar), Ibn ‘Arabî (1165-1240) a marqué la culture musulmane, non seulement de son temps mais également des siècles suivants. Il continue à être la référence majeure de la plupart des maîtres du soufisme. Son œuvre est immense, que ce soit par la taille (on lui attribue plus de huit cents ouvrages, certains très courts mais d’autres de plusieurs milliers de pages) ou par le caractère exceptionnel de son contenu et sa richesse.

Al-Futûhât al-Makkiyah (« Les Illuminations de La Mecque ») synthétise de son enseignement. Il en a entrepris la rédaction alors qu’il était en pèlerinage dans la ville sainte. Monument de la spiritualité soufie, qualifié de « Bible de l’ésotérisme en Islam », la somme de connaissances qu’il contient est sans équivalent dans aucune civilisation.

Le présent recueil est une anthologie de la première section des Futûhât qui réunit les principaux chapitres ayant trait à la signification intérieure de la cosmogonie musulmane et du mythe de la Création universelle. Ibn Arabi y récapitule les étapes principales de la Création et leurs correspondances microcosmiques selon la tradition, en se fondant sur les textes de base de la religion islamique (le Coran et les paroles du Prophète). Il aborde comme toujours les textes dans leur littéralité et montre comme celle-ci, loin d’être une simple écorce formaliste est en réalité le parfait réceptacle du noyau et de l’esprit de l’islam.

Comme dans chacun de ses ouvrages, Ibn Arabi conduit le lecteur à reconsidérer non seulement sa vision de la tradition musulmane mais aussi du monde lui-même tout entier.

Cette anthologie est le premier volume de la réédition revue et corrigée des Révélations de La Mecque, épuisé depuis de nombreuses années. Ce recueil est d’un petit nombre de pages mais d’une extrême densité. Chaque lecture en révélera de nouveaux prolongements en sorte que ce livre peut accompagner un lecteur sa vie durant. Il constitue un condensé d’une somme d’enseignements sans équivalent aussi bien dans le soufisme que dans le monde musulman et dont la portée s’ouvre sur une vision universelle du monde.

Le choix des textes qui le compose a été effectué par Abdallah Penot, un des meilleurs traducteurs actuels de l’islam classique. Cofondateur des éditions i, est l’auteur d’une des meilleures traductions du Coran mais aussi des grands maîtres du soufisme tels que l’émir Abdel-Kader ou Iskandari.

La traduction des textes est complétée par une introduction à la cosmologie islamique qui résume avec clarté pour le non-spécialiste les notions de base qu’Ibn Arabi suppose connue de son lecteur.

Ce recueil, à l’origine destiné exclusivement aux savants, constitue aujourd’hui pour chaque lecteur, musulman ou non, un support de méditation permanente.